Haiti

 

 

 

 

 

HAITI 2008

création / archives

 

Le Partage du Sel

Sharing the Salt

 

Un projet de formation professionnelle et de création à Port-au-Prince
du 23 août au 17 septembre 2008
représentations le 16 et 17 septembre
au Théâtre Sainte Rose de Lima

Produit par Paula Clermont Péan
en liaison avec le Festival des Quatre Chemins
Un projet proposé et offert par PANTHEATRE

Textes de Frankétienne - choisis par Paula Clermont Péan

Direction du projet : Enrique Pardo et Linda Wise

Mise en scène : Enrique Pardo
Direction d'acteur et chant : Linda Wise
Direction musicale : Izidor Leitinger
Assistante artistique et reportage vidéo : Natacha Crawford

Scénographie : Raymond Sardaby

Critique dans Le Nouvelliste

Compte rendu Haiti Press Network HPN

 

Extraits du JOURNAL de la PRODUCTION
par Enrique Pardo, metteur en scène

TEXTES format PDF Le choix des textes mis à jour et graduellement en ordre pour le spectacle. Canevas de la représentation.
TEXTES de Frankétienne "Géniale la liaison avec le thème original de "La Cour des Miracles", avec Haiti, avec les rêves, avec le théâtre chorégraphique. Bravo, Paula!"
TITRE

"La Cour des Miracles" fut ma première proposition de titre et thème. En lisant les textes, un autre titre est apparu, une citation d'un des textes de Frankétienne: "Le Partage du Sel"...  Je pense surtout au sel dans l'alchimie. Je propose donner une conférence sur "Le Sel Alchimique" et de m'expliquer sur ce choix de titre. Les textes sont très 'salés' (l'addition psychologique, politique, poétique que présente Frankétienne pour Haïti est, comme on dit, "salée".)

Pour les origines et l'histoire de la cour des miracles - à Paris notamment - voir l'excellente présentation sur Wikipedia (notamment la liste des métiers !) J'ai même fait des recherches du côté de l'hospice de Bicêtre. De retour à Paris je ne manquerai pas de visiter les cours qui restent encore...

SCENOGRAPHIE

Premières propositions de Enrique Pardo.

Le scénographe associé au projet est Raymond Sardaby.

Notes de Enrique Pardo. Scénographie :

  1. J'aurais voulu la présence d'un animal sur scène - qui soit en quelque sorte la présence-dieu de la scène. Le symbolisme (et les questions pratiques) sont délicates. Nous en parlerons.
  2. trois ou quatre tubes néon standard 1m ou 1m20, en colonnes verticales indépendantes, avec un abat-jour cube/rectangle réduisant l'angle lumière. Les colonnes seraient indépendantes et mobiles (donc prévoir les cables électriques qui traînent.) Elles seraient déplacées de lieu et surtout d'angle, changeant l'éclairage.
CHANSONS Tous les participants sont encouragés à apporter une ou des chansons (préparées - on fera une mini audition intime.) Ne pas hésiter à consulter surtout Linda Wise à ce sujet.
COSTUMES Costumes : étant donnée l'association "guenilles" qui se constelle entre le titre "cour des miracles" et la présence de "zombis" dans les textes, j'ai besoin de prendre le contrepied. J'aimerais que tous le monde soit bien habillé. Les hommes plutôt austères: pantalon élégant plutôt gris, chemise manches courtes blanche, cravate austère, chaussures noires. (Originellement, je pensais costume, mais c'est un peu lourd.) Les femmes : belles robes plutôt dansantes et colorées - hauteur genoux - pieds nus ou chaussures type ballerines.

 

Le Nouvelliste, 26 septembre 2008
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=62490&PubDate=2008-09-26

Le Partage du sel

C'est avec "Le Partage du Sel", spectacle proposé par Enrique Prado, directeur du Panthéâtre de Paris et produit par Paula Clermont Péan, directrice du Centre Culturel Pyepoudre de Port-au-Prince, qu'a débuté à l'auditorium de l'école des Soeurs de Lalue, le 17 septembre 2008, le Festival de Théâtre Quatre Chemins programmé en Haiti du 15 jusqu'au 30 septembre 2008.

Pour ce qui a trait au seul "Le Partage du Sel", cette heureuse aventure culturelle a commencé à Paris en automne 2006 lors de la rencontre de Mme Péan et de monsieur Pardo, et avec la proposition de celui-ci de « venir en Haïti animer un atelier pour jeunes comédiens. »

A partir des textes de Frankétienne, de Michel Philippe Lerebours, de Morten Sondergaard (retenus pour leur intense imprégnation culturelle, leur poésie caribéenne baroque et philosophique, dixit Pardo) et de la trilogie magie/vaudou/théâtre, les dés étaient donc jetés pour une expérience audacieuse réconciliant le théâtre populaire traditionnel avec les trouvailles les plus récentes de la dramaturgie moderne.

Les allusions métaphoriques et/ ou allégoriques du titre du spectacle (le partage du sel est celui de la vie dans une perspective de dézombification dans la tradition vaudou), l'exhibition d'un coq, symbole de divinité, omniprésent sur la scène et les thèmes récurrents de l'exploitation, de la zombification des consciences, de la misère...se retrouvent tous ensemble, s'harmonisent pour donner naissance à une expression généreuse de solidarité humaine progressiste à travers un théâtre d'un genre nouveau délaissant les sentiers battus des jeux de scène et de la linéarité traditionnels, un théâtre moderne, total...

Le décor (deux scènes au lieu d'une seule) et la disposition de l'assistance entourant celles-ci convient acteurs et spectateurs à une symbiose parfaite, à la pluralité et au mélange des rôles, en une sollicitation participative réciproque. Chants et textes n'ont plus paru être l'apanage des seuls acteurs. Des propos fusent des quatre coins de la salle, des voix entonnant des refrains invitent le public à les accompagner, à battre la mesure, à être co-acteur, coproducteur dans ces retrouvailles artistiques.

Pour être non narratif, "Le Partage du Sel" n'en est pas moins un spectacle attrayant. L'écriture scénique adoptée marrie en une combinaison irradiante de riches textes (Frantz Tigana Jean, Allenby Augustin, Nino Périclès), gestuelles, expressions corporelles et chorégraphie ( Christine Louis, Sophonie Badette, Pascale Julio) sur fond de musiques et de chansons tirées du folklore et plus particulièrement du vaudou, traversées de temps en temps, avec effets inattendus et saisissants, des prestations d'Izidor Leitinger sur les instruments haïtiens traditionnels, (cornet, vaksin' dans la Grande'Anse) ou occidentaux (trompette, piano).

« Un travail théâtral, vocal et chorégraphique » mené de main de maître par ENRIQUE Pardo et Linda Wise (pour la performance vocale). Un théâtre libertaire aux accents surréalistes ; une nouvelle conception de l'art théâtral qui confine à l'éclatement et à l'universel.

Par Mac-Ferl MORQUETTE