Création le 7 juillet 2007 au Festival Mythe et Théâtre, Malérargues / Centre Roy Hart
Conception et interprétation: Maryline Guitton
Mise en scène Enrique Pardo
Piano et bandonéon: Tristan Macé
Scénographie: Carlo Ajmar
Design sonore: Benoît Chéritel
Costumes: Christine Lannoy et Fauvette Nacto
Direction d'acteur: Laeticia Angot
Vidéo: Wally Höfinger
Texte: Ce soir, on dîne, de Bernadette Durand d'après Jean Giraudoux; extraits de Ainsi parlait Zarathoustra, de Nietzsche; extraits d'un poème de Joyce Mansour: Une étrange demoiselle.
Solo musical et théâtral au pays des sirènes, "Une étrange demoiselle" raconte l'histoire d'une sirène qui se prend les nageoires dans les replis de la mémoire. Tour à tour incarnation kitsch à la Disney et femme séductrice, en écho aux créatures sulfureuses qui tentèrent en vain de séduire Ulysse. Une sirène révoltée d'être réduite à l'image d'une jolie poupée à queue de poisson et surtout à la belle voix pure - et qui n'aurait donc pas droit à la parole. De sa révolte jaillit l'animalité. D'une transformation l'autre, elle diversifie l'éventail de ses représentations féminines, devenant notamment dragon. Métamorphoses, mélancolies, colères, deuils, extases, "Une étrange demoiselle" veut dire en images les remous intérieurs d'une femme à la recherche d'elle-même. Maryline Guitton se met voix, corps et âme au service des images et idées qu'elle a confiées à la mise en scène de Enrique Pardo. Le décor joue entre esthétique kitsch et rituel sacré. Ce spectacle veut aussi créer des ponts entre théâtre laboratoire et culture populaire, élaborant une sorte de cabaret expérimental, où alternent textes, mouvement, travail d'objet, musique improvisée et chansons, accompagné en live par le musicien et compositeur Tristan Macé. |
Notes de mise en scène / Enrique Pardo « Une Etrange Demoiselle » est le fruit d'un type de collaboration entre artiste et metteur en scène que j'affectionne particulièrement : la « folie à deux ». Construire en base à une écoute réciproque ouvertement fusionnelle où les phantasmes créatifs se mélangent et s'amplifient pour devenir en quelque sorte autonomes. Maryline m'a présenté un cahier de charges clair et précis. Non seulement un choix de thèmes, textes, costumes et chansons - mais aussi une finalité d'entreprise : concilier théâtre de laboratoire expérimental (plutôt mon domaine dans Panthéâtre ACTS ) avec un théâtre tout public, voire « à succès populaire ». Il faut savoir que Maryline était la dynamo du groupe « Mini Stars » qui fit un tabac à la télé dans les années 80 et qu'elle a fait pas mal de cabaret et de chansons depuis. Elle a aussi travaillé plusieurs années avec moi et Panthéâtre. Cela dit, je ne m'attendais pas à commencer un spectacle avec « La Petite Sirène » de Walt Disney ! Défi accepté. Deux historiens de la psychanalyse, des amis par ailleurs, Mikkael Borch-Jakobsen et Sonu Shamdasani ont écrit un livre terrible contre Sigmund Freud où ils critiquent sans pitié ses méthodes scientifiques. Ils y parlent de « folie à deux » : comment Freud « plante » ses idées chez le patient pour découvrir ensuite la preuve 'scientifique' de ses hypothèses. En lisant leur démontage féroce des fameux cas cliniques de Freud je me disais: « mais c'est exactement notre procédé de création artistique ! » - un jeu d'influences, de suggestions, d'appropriations, de transferts - mais avec suffisamment de détachement « contractuel » et d'humour complice pour que chacun puisse tenir son rôle dans l'élaboration du résultat final. Résultat qui est tout cela à la fois : un monument intime d'humour autobiographique, de tendresse envers des rêves d'enfance, d'exigeante envers une carrière professionnelle ; une thèse féministe réfléchie sur le thème de la sirène ; une performance de théâtre chorégraphique, un cabaret showcase , un morceau de bravoure expérimental. Une folie à deux que je co-signe avec respect et plaisir. Folie à plusieurs, bien sûr : l'apport essentiel de Tristan Macé, musicien, de Carlo Ajmar, scénographe, de toute l'équipe qui a accompagné le projet - et l'esprit des textes qui l'ont inspiré. |
"Une Etrange Demoiselle" ("An Odd Young Lady")Created July 7 2007, at the Myth and Theatre Festival, Malérargues / Roy Hart Centre Conception and interpretation: Maryline Guitton Direction : Enrique Pardo Piano and bandoneon: Tristan Macé Texts: Ce soir, on dîne, by Bernadette Durand after Jean Giraudoux ; extracts of Thus spoke Zaratrusta, by Nietzsche ; Une étrange demoiselle, a poem by Joyce Mansour. |
"Une étrange demoiselle" ("An Odd Young Lady") A musical and theatrical solo from the land of the mermaids, "Une étrange demoiselle," tells the story of a mermaid whose fins are caught in the folds of memory. This mermaid moves between a kitschy, Disney character to a seductive woman with echoes of the sulphurous creatures who tried to allure Ulysses. She is a mermaid revolted by the idea of being reduced to just a pretty doll with a fish tail and beautiful 'pure' voice - a voice which actually deprives her of speach. Animality spouts from her indignation. From one transformation to another, she represents a range of the feminine, from /?something to something?/ even including a dragon. Metamorphosis, depression, rage, sadness, ecstasy, "An Odd Young Lady" shows the interior turbulence of a woman searching for herself. Directed by Enrique Pardo, Maryline Guitton serves the images and ideas with her voice, body, and soul. The decor alternates between kitsch and the sacred as this show tries to create a bridge between experimental theatre and popular culture. It creates a radical cabaret where texts, movement, and objects work, and improvised music and songs alternate with music by Tristan Macé. |